Les maladies chroniques sont des maladies de longue durée qui évoluent avec le temps. Elles ne se guérissent pas complètement et requièrent donc bien souvent des soins répétés. En font partie entre autres les maladies cardio-vasculaires, le cancer, la démence, les maladies chroniques des voies respiratoires et le diabète.
Les maladies chroniques font partie des premières causes de mortalité au monde, ce qui est dû également à l’évolution démographique observée dans le monde entier. Une grande partie des maladies chroniques se manifestent chez les personnes âgées, et ce souvent simultanément (comorbidité). Comme les maladies chroniques sont plus fréquentes avec l’âge et que la population vieillit dans l’ensemble, l’importance de ces maladies s’accroît aussi du point de vue économique, car elles causent non seulement des souffrances pour les personnes touchées et leurs proches, mais ont aussi besoin de plus en plus de ressources. Une grande partie des dépenses de santé sont imputables aux coûts de traitement directs des maladies chroniques et à la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques.
Maladies cardio-vasculaires
En 2016, d’après les données de l’Office fédéral de la statistique, les maladies cardio-vasculaires étaient la cause de décès la plus fréquente et la troisième cause d’hospitalisation.
Divers facteurs de risque favorisent l’apparition de maladies cardio-vasculaires. Certains de ces facteurs ne peuvent pas être influencés, par exemple une prédisposition génétique. D’autres en revanche dépendent du comportement de chacun: manque d’activité physique, alimentation malsaine, consommation excessive d’alcool, tabagisme par exemple. Pour mieux comprendre le rapport précis entre les facteurs de risque, l’environnement et l’évolution des maladies et pour élaborer des traitements optimisés, on a besoin aujourd’hui encore de poursuivre la recherche.
Diabète
On distingue différentes formes de diabète, maladie qui se caractérise par un taux de sucre dans le sang trop élevé, l’hyperglycémie. Les deux principales formes de diabète sont le type 1 et le type 2. Dans le cas du diabète de type 1, le système immunitaire de l’organisme détruit les cellules du pancréas productrices d’insuline. Les patients confrontés à ce diagnostic sont souvent très jeunes.
Le diabète de type 2 représente 90 pour cent des cas. Autrefois appelé diabète de l’âge mûr, ce type touche de plus en plus de personnes jeunes, en particulier parce que les facteurs de risque que sont l’excès de poids et le manque d’activité physique peuvent être présents chez des personnes jeunes. Ces facteurs ainsi que d’autres peuvent affaiblir la sensibilité à l’insuline (développement d’une résistance à l’insuline), d’où une hyperglycémie. Pour le diabète de type 2 comme pour les maladies cardio-vasculaires, on peut bien souvent activement influencer les facteurs de risque. Les programmes de prévention du diabète démontrent qu’une modification du mode de vie peut avoir un effet positif durable. Entre-temps, on sait cependant aussi que le risque de diabète de type 2 peut être accru par une prédisposition génétique.
Obésité
C’est une maladie chronique dans laquelle trop de masse graisseuse s’accumule dans le corps. Elle est causée par l’interaction de facteurs génétiques, hormonaux et liés au mode de vie. Des hormones comme la leptine, la ghréline et le GLP-1 jouent un rôle crucial dans le pilotage de la sensation de faim et de satiété ainsi que dans la dépense métabolique. En Suisse, environ 42% des adultes sont en surpoids ou obèses. L’obésité accroît le risque de séquelles graves comme le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires et certains types de cancer.
Tandis qu’autrefois, les régimes alimentaires et l’activité physique étaient les seuls traitements proposés, la découverte des agonistes du récepteur GLP-1 a révolutionné le traitement de l’obésité. Il s’agit de médicaments qui interviennent de manière ciblée dans la commande hormonale de l’appétit. Ils imitent le fonctionnement de l’hormone intestinale naturelle GLP-1 qui est secrétée lorsqu’on a mangé et signale à l’organisme qu’il est rassasié. Cela permet de réduire la sensation de faim et la consommation de nourriture. Développées à l’origine pour contrôler la glycémie dans le diabète de type 2, il est vite apparu que ces substances actives agissent non seulement sur le métabolisme des glucides, mais aussi sur le comportement alimentaire. Le fait de renforcer la sensation naturelle de satiété et de ralentir la vidange de l’estomac a permis aux patient-e-s de réduire nettement et durablement leur poids, une véritable percée qui a éveillé pour la première fois l’espoir d’un traitement médicamenteux de l’obésité.
Mais la recherche continue et de nouveaux traitements combinés, par exemple les doubles agonistes du GLP-1 et du GIP, ont eu des résultats encore meilleurs dans des études: les patient-e-s ont perdu jusqu’à 22% de leur poids corporel. À l’avenir, ce que l’on appelle la médecine de précision, basée sur les profils génétiques, métaboliques et individuels, pourrait ouvrir la voie à des traitements encore plus ciblés et plus efficaces. Des innovations comme les traitements GLP-1 par voie orale ou des systèmes implantés de diffusion continue de la substance active sont déjà en cours de développement.
Pour des millions de personnes touchées, cela implique non seulement un plus pour leur santé, mais aussi pour leur qualité de vie et leur participation à la vie sociale. En même temps, les traitements réussis déchargent à long terme le système de santé, car ils réduisent les séquelles et les coûts qui y sont liés.
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