La médecine
personnalisée fait, aujourd’hui déjà, partie intégrante de la stratégie des
entreprises pharmaceutiques pratiquant la recherche. Celles-ci sont actives
dans quatre grandes étapes du parcours de soins : la prévention, le diagnostic,
le traitement et le suivi. Cela permet une meilleure prise en charge des
patients et une meilleure efficacité des traitements. Les membres d’Interpharma
investissent quelques 7 milliards de francs par an en recherche et
développement en Suisse (soit le double du chiffre d’affaires qu’elles
réalisent dans notre pays) pour trouver de nouvelles façons de traiter et
guérir les patients. Ces dernières années, la recherche biopharmaceutique a
accompli de véritables percées pour les patients. Des maladies autrefois
mortelles ou très invalidantes peuvent aujourd’hui être soignées, voire
guéries. Les développements dans le domaine des thérapies géniques, de
l’oncologie et de la médecine personnalisée continuent à avancer à grands pas.
Des investissements importants
Cette évolution rapide est une excellente nouvelle pour les patients, notamment pour les patients atteints de maladie rares. Toutefois, elle pose aussi des défis pour toutes les parties prenantes en particulier les responsables des assurances sociales comme l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ces nouveaux traitements n’ont souvent besoin que d’une seule application et apportent un bénéfice, non seulement au patient, mais aussi pour l’ensemble de la société, notamment parce que les patients se rétablissent plus vite, ou avec moins d’effets secondaires. Certains, notamment les thérapies géniques, sont des produits particulièrement complexes, que l’on n’a pas l’habitude de fabriquer et pour lesquels il faut mettre sur pied toute une nouvelle filière pharmaceutique. Les investissements sont donc importants en terme d’infrastructures et de filière de distribution. Par ailleurs, les médicaments ne peuvent pas se permettre le moindre défaut. La sécurité des patients doit être garantie à tous les stades de la fabrication et la distribution.
Aux limites du système
Le système standard actuel de remboursement des médicaments a fait ses preuves, mais il atteint de ce fait ses limites. Les médicaments orphelins font souvent l’objet d’un processus de fixation des prix plus complexe que les autres (soit selon la liste des spécialités, soit selon l’art. 71b OAMal) et les patients atteints de maladies rares sont ainsi souvent nettement moins bien lotis en termes d’accès et de remboursement.
Des propositions concrètes
Interpharma et ses membres ne souhaitent pas le développement d’une médecine à deux vitesses qui mettrait en danger les fondations du système de santé suisse. C’est pourquoi, Interpharma est en dialogue étroit avec l’ensemble des acteurs du système de santé et a fait des propositions concrètes aux autorités fin 2019. Les entreprises pharmaceutiques s’engagent pour des modèles de prix souples, comme par exemple des mécanismes appelés «Pay for response», dans lesquels l’entreprise prend les coûts à sa charge si le médicament n’agit pas ou si le traitement doit être interrompu en raison d’effets secondaires inattendus. On peut aussi envisager des modèles de paiements par tranches pour réduire l’impact de chaque paiement sur le budget. La médecine personnalisée est une chance pour les patients et la place de la recherche suisse.
Cet article est paru dans le numéro 6/2020 de Competence
Michèle Sierro
Responsable communication Suisse romande
+41 79 305 84 30
Articles les plus lus
16 juillet 2025
Value-Based Healthcare: pourquoi nous devrions avoir le courage de repenser le système de santé