Mise à jour: projets et mesures d’entreprises pharmaceutiques pratiquant la recherche contre l’épidémie de coronavirus et de COVID-19 - Interpharma

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18 mai 2020

Mise à jour: projets et mesures d’entreprises pharmaceutiques pratiquant la recherche contre l’épidémie de coronavirus et de COVID-19

L’émergence de la pandémie de COVID-19 pose des défis considérables aux systèmes de santé du monde entier, et donc également aux entreprises pharmaceutiques pratiquant la recherche. La sécurité de l’approvisionnement en médicaments et produits de diagnostic est une priorité absolue pour les membres d’Interpharma. En Suisse, de très nombreuses personnes atteintes de maladies potentiellement mortelles ont absolument besoin de leurs médicaments, y compris dans la crise actuelle. En cette situation de pandémie, le maintien de la production et des chaînes d’approvisionnement mondiales dans l’industrie est essentiel.

Dans la recherche et le développement, les membres d’Interpharma sont impliqués dans différents projets et coopérations. Dans le monde entier, l’industrie pharmaceutique fait des efforts sans précédent pour gérer la crise. C’est ainsi que de nombreuses entreprises, dont plusieurs membres d’Interpharma, ont formé avec la Fondation Bill & Melinda Gates un consortium co-présidé par Vas Narasimhan, CEO de Novartis, et Bill Gates, afin de regrouper leurs compétences et leurs ressources. Elles veulent ainsi accélérer la production de vaccins, produits de diagnostic et médicaments contre la maladie COVID-19.

En coopération avec Partners HealthCare et le Broad Institute du MIT et Harvard, Biogen a lancé un consortium visant à mettre en place et utiliser en commun une biobanque sur la COVID-19. Cette biobanque aidera les scientifiques à étudier de grandes quantités de données biologiques et médicales anonymisées, de manière à étoffer les connaissances sur le virus et à chercher des vaccins potentiels et des possibilités de traitement. Les employé-e-s de Biogen, les membres de leur famille et autres proches contacts peuvent participer volontairement à la banque de données par des échantillons de sang et données médicales anonymisés.

Diagnostic

Jusqu’à présent, c’est dans le domaine du diagnostic que l’industrie a réalisé les plus grands progrès. Ces dernières semaines, les capacités de tests ont été démultipliées dans le monde entier. À la mi-mars, Roche a été l’une des premières entreprises à recevoir l’approbation des États-Unis pour un test de dépistage du coronavirus rapide et automatisé. Celui-ci permet de tester jusqu’à 4000 échantillons en 24 heures pour mettre en évidence le virus SARS-CoV-2. Roche a déjà livré plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires de ce nouveau test en Suisse.

Début mai, Roche a annoncé l’autorisation par la FDA, l’agence américaine du médicament, de son nouveau test de dépistage des anticorps au SARS-CoV-2 Elecsys®. Ce test doit aider à déterminer si un-e patient-e a été en contact avec le virus SARS-CoV-2 et a développé des anticorps contre le virus. Roche a déjà commencé à livrer son nouveau test de dépistage des anticorps à des laboratoires du monde entier et va accroître sa production à des dizaines de millions d’unités par mois pour approvisionner les systèmes de santé du monde entier.

Vaccins

L’Organisation mondiale de la Santé dénombre actuellement plus de 70 projets de développement d’un vaccin. Johnson & Johnson, membre d’Interpharma, a annoncé dès la fin-mars qu’une étude de phase I pour un vaccin contre le nouveau coronavirus commencerait en septembre. Le site de Johnson & Johnson Janssen Vaccines à Berne est également impliqué dans le développement de ce vaccin. Les données cliniques devraient être disponibles avant la fin de l’année, et le vaccin devrait pouvoir être disponible, tout au moins pour un usage d’urgence, au cours des premiers mois de 2021. Les capacités de production et de distribution d’un éventuel vaccin sont déjà en train d’être renforcées. Il y a quelques semaines, Emergent BioSolutions a annoncé un accord par lequel Emergent soutiendra Johnson & Johnson dans la fabrication du principal candidat vaccin contre la COVID-19. Il s’agit du premier accord de coopération parmi toute une série d’accords mondiaux anticipés visant à accélérer la fabrication du candidat vaccin de Johnson & Johnson et à atteindre l’objectif de l’entreprise de fournir plus d’un milliard de doses du vaccin dans le monde entier.

Nos membres Sanofi et GSK unissent leurs forces dans une coopération sans précédent pour un vaccin contre la COVID-19. Les deux entreprises vont combiner leurs technologies innovantes pour développer un vaccin doté d’un adjuvant contre la COVID-19. Le candidat vaccin devrait être en phase d’essai clinique dans la deuxième moitié de l’année 2020 et être disponible dans la deuxième moitié de l’année 2021. Mi-mars, Biogen et Vir Biotechnology ont annoncé vouloir coopérer sur le développement d’un processus et la fabrication d’un éventuel traitement de la COVID-19 par anticorps. GSK et Vir Biotechnology ont par ailleurs annoncé début avril avoir signé un accord de coopération pour la recherche et le développement de solutions contre les coronavirus, dont le SARS-CoV-2, le coronavirus à l’origine de la maladie COVID-19. Cette coopération utilisera la plateforme technologique d’anticorps de Vir pour accélérer et identifier de nouveaux anticorps antiviraux susceptibles d’être utilisés comme options thérapeutiques ou préventives dans la lutte contre la pandémie actuelle de COVID-19 ainsi que contre de futures flambées.

Pfizer et BioNTech développent ensemble le candidat vaccin basé sur l’ARNm BNT162 de BioNTech pour prévenir la COVID-19. Dans le cadre de cette coopération, les deux entreprises unissent leurs compétences et leurs ressources pour accélérer le développement de BNT162. L’autorité allemande compétente, l’Institut Paul Ehrlich, a accordé il y a quelques jours son autorisation à la réalisation d’un premier essai clinique.

AstraZeneca et l’université d’Oxford ont annoncé fin avril avoir conclu un accord sur le développement mondial et la distribution d’un potentiel vaccin à adénovirus recombinant de l’université, dont le but est d’empêcher l’infection au virus SARS-CoV-2 et donc la maladie COVID-19. Le but de cette coopération est de mettre à la disposition des patient-e-s le potentiel vaccin développé par l’Institut Jenner et l’Oxford Vaccine Group à l’université d’Oxford. Dans le cadre de cet accord, AstraZeneca serait responsable du développement ainsi que de la fabrication et distribution mondiales du vaccin.

Traitements médicamenteux contre la COVID-19

Un grand nombre de substances existantes d’entreprises membres d’Interpharma sont actuellement examinées dans le cadre d’essais cliniques afin de déterminer si elles sont efficaces contre la COVID-19. Plusieurs centaines de ces études sont en cours dans le monde entier.

Entre autres, des médicaments antipaludiques connus, commercialisés par nos membres Novartis, Sanofi et Bayer, sont actuellement à l’étude en tant qu’éventuelles options de traitement. Novartis a fourni gratuitement à la Suisse une quantité substantielle d’hydroxychloroquine pour le traitement de patient-e-s atteints de COVID-19.

En outre, Novartis a fait part début avril de ses plans pour le début d’un essai clinique de phase III en coopération avec Incyte pour étudier l’utilisation du ruxolitinib pour le traitement du choc cytokinique, une réaction excessive grave du système immunitaire susceptible d’entraîner des complications respiratoires mortelles chez les patient-e-s atteint-e-s de COVID-19.

Roche a lancé une étude mondiale de phase III pour vérifier si le médicament Actemra peut être utilisé chez les patient-e-s présentant une évolution grave de la maladie.

Gilead Sciences étudie l’efficacité et la sécurité du remdesivir dans les cas modérés à graves de COVID-19 dans le cadre de deux essais de phase III (études SIMPLE) auxquels participent également des centres suisses. En outre, le remdesivir a été inscrit sur la liste restreinte de substances actives pour le traitement de la COVID-19, pour laquelle plusieurs exceptions aux règlementations normales de l’ordonnance fédérale s’appliquent. Grâce à l’excellente coopération avec les autorités suisses et les commissions d’éthique, un programme d’accès individuel des patients a pu être mis en œuvre, suivi d’un programme d’accès élargi. Les premières données du programme d’accès individuel ont été publiées dans le New England Journal of Medicine. Des données relatives à la sécurité du remdesivir, issues d’études antérieures sur la maladie à virus Ébola, de même que des données sur l’efficacité in vitro du remdesivir contre le MERS et le SRAS sont par ailleurs disponibles.

AbbVie a mis à disposition un médicament anti-VIH composé de la combinaison de substances actives lopinavir/ritonavir, de manière à ce qu’il puisse être testé pour le traitement de la COVID-19.

AstraZeneca a lancé un nouvel essai clinique pour étudier comment l’un de ses médicaments existants pourrait contribuer à apaiser la réponse immunitaire excessive qui entraîne des pneumonies, la détresse respiratoire et la mort de patient-e-s atteint-e-s de COVID-19. En plus de la recherche et du développement internes, AstraZeneca coopère avec des gouvernements et des expert-e-s scientifiques pour évaluer d’autres candidats prometteurs à des fins d’emploi clinique futur. Entre autres, l’Académie chinoise des sciences et le Vanderbilt University Medical Center (États-Unis) fournissent à AstraZeneca des séquences génétiques d’anticorps qu’ils ont découverts contre SARS-CoV-2. Le but est d’identifier des anticorps monoclonaux susceptibles de reconnaître le virus SARS-CoV-2, de s’y lier et d’empêcher ainsi le déclenchement ou la progression de la maladie.

Amgen et Adaptive Biotechnologies ont annoncé un partenariat stratégique pour le développement d’un médicament visant à prévenir ou traiter la COVID-19. Adaptive étend sa plateforme d’immunologie médicale pour découvrir des anticorps de patient-e-s guéri-e-s de la COVID-19 pouvant être utilisés à des fins thérapeutiques. Amgen va contribuer par son savoir-faire en génétique, immunologie, développement d’anticorps et capacités de fabrication. En 2012, Amgen a acheté deCODE en tant que pilier de son axe de recherche génétique et a déjà effectué le dépistage du coronavirus chez plus de 9000 islandais-es. Effectuer des tests à grande échelle est considéré comme la clé pour maîtriser le coronavirus et comprendre plus précisément sa propagation et ses mutations.

L’une des approches de Boehringer Ingelheim dans la lutte contre la COVID-19 est de développer de nouveaux anticorps qui neutralisent le virus. La protéine S est indispensable au virus SARS-CoV-2 pour se fixer sur les cellules humaines. Boehringer Ingelheim s’efforce de produire des anticorps qui se fixent au ligand de cette protéine, l’attaquent et empêchent ainsi l’infection. L’entreprise s’appuie pour cela sur les connaissances sur la structure du SARS-CoV-2 et sur les découvertes effectuées par le passé sur des anticorps contre le SRAS.

Eli Lilly a annoncé avoir conclu un accord avec le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) pour étudier le baricitinib dans l’essai de traitement de la COVID-19 du NIAID. Cet essai vise à étudier l’efficacité et la sécurité du baricitinib en tant que traitement potentiel de patient-e-s hospitalisé-e-s atteint-e-s de la COVID-19. Il a commencé en avril aux États-Unis et il est prévu de l’étendre à d’autres sites, dont en Europe et en Asie.

Biotest, BPL, LFB et Octapharma ont rejoint l’alliance CoVIg-19 Plasma, fondée par CSL Behring et Takeda Pharmaceutical Company Limited pour développer un traitement médicamenteux à base de plasma contre la COVID-19. Cette alliance va commencer sans attendre à développer un médicament à base d’immunoglobulines hyperimmunes anti–SARS-CoV-2 (CoVIg-19), qui devrait permettre de traiter les patient-e-s à haut risque atteint-e-s de COVID-19 et d’être utilisé en prévention des maladies pulmonaires chez les prestataires de santé à haut risque d’infection.

UCB met ses compétences scientifiques à la disposition des chercheuses/chercheurs et des gouvernements aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Belgique. Dans le cadre de cette coopération en cours aux États-Unis, UCB collabore activement avec le Seattle Structural Genomics Center for Infectious Disease dans le but d’identifier les structures cristallines des protéines de SARS-CoV-2. En Grande-Bretagne, UCB collabore également avec Diamond Light Source et l’université d’Oxford, afin de développer des inhibiteurs de la principale protéase de SARS-CoV-2 pour le traitement des patient-e-s atteint-e-s de COVID-19 et UCB contribue également au développement d’un vaccin en coopération avec l’université d’Oxford.

Don de substances actives pour des études

Les premières études visant à tester des médicaments contre la COVID-19 n’incluaient en général que quelques douzaines de patient-e-s et il n’y avait souvent pas de comparaison directe avec un groupe témoin recevant uniquement le traitement de base. Des expert-e-s demandent déjà depuis un certain temps que les substances actives envisagées soient testées dans le cadre d’études randomisées contrôlées. L’autorité européenne d’homologation des médicaments EMA a récemment fait appel aux entreprises et aux centres de recherche pour qu’ils organisent ensemble dans la mesure du possible des essais cliniques communs multinationaux, comprenant plusieurs bras, contrôlés et randomisés.

Dans plusieurs cas, les entreprises membres d’Interpharma mettent de grandes quantités de leurs médicaments à disposition pour ces études. C’est ainsi que Sandoz, la division des génériques de Novartis, s’est déclarée prête à fournir 130 millions de doses d’hydroxychloroquine pour des essais cliniques et des institutions, dont 30 millions pour une étude réalisée aux États-Unis. Sanofi et Vifor Pharma fournissent également de l’hydroxychloroquine pour des études. Merck quant à elle livre de l’interféron bêta-1a pour les essais DISCOVERY et SOLIDARITY. Gilead met le remdesivir gratuitement à disposition de plus de 140 000 patient-e-s dans le monde entier dans le cadre d’essais cliniques et de programmes d’accès. Gilead fournit ainsi entre autres ce médicament pour l’étude de l’OMS Solidarity, à laquelle participe également la Suisse.

Solidarité mondiale sans précédent des entreprises pharmaceutiques

Nos membres Novartis, Roche, Johnson&Johnson, AbbVie, Allergan, Amgen, AstraZeneca, Bayer, Biogen, Boehringer Ingelheim, Bristol Meyers Squibb, GSK, Gilead, Lilly, Lundbeck, Merck, MSD, Novo Nordisk, Pfizer, Sanofi, Takeda, UCB, Vifor Pharma ont versé des centaines de millions de francs à des fonds de solidarité dans le monde entier et ont fait don d’équipements de protection médicaux et de médicaments pour les victimes de la pandémie et les systèmes de santé.

René P. Buholzer

Directeur

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Interpharma, fondée en 1933 et dont le siège se situe à Bâle, est l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.

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