Communiqué de Presse: Mesures du plan directeur 2022 – 2026 visant à renforcer la recherche et la technologie biomédicales en Suisse: une occasion manquée!

Le Conseil fédéral a présenté son catalogue de mesures 2022 – 2026 pour le plan directeur visant à renforcer la recherche et la technologie biomédicales en Suisse. Interpharma est soulagée que le Conseil fédéral ait reconnu qu’il faut agir au niveau de la concurrence internationale entre les sites. En même temps, nous sommes déçus que la Suisse n’ait pas réussi à développer une stratégie plus complète. Il existe au contraire un patchwork de rapports et de mesures qui ne font pas partie d’une vision uniforme. C’est pourquoi Interpharma demande une stratégie globale visant à renforcer la place de recherche et d’innovation suisse pour le bien de la population de notre pays. Celle-ci doit offrir une vue d’ensemble de tous les projets et initiatives et la combiner avec une vision et des ambitions claires pour une place de recherche et d’innovation suisse d’avenir.

Interpharma salue en principe la poursuite du plan directeur visant à renforcer la recherche et la technologie biomédicales. La pandémie de COVID-19 a clairement montré combien il est important de disposer, dans le pays, d’une branche pharmaceutique orientée vers la recherche et la production et solide en cas de crise. Mais la Suisse n’est pas seule à en avoir conscience: la rivalité internationale pour la recherche et la production pharmaceutiques s’est renforcée pendant la crise et la concurrence internationale entre les sites va encore s’accentuer dans l’avenir. Des pays comme le Danemark ou le Royaume-Uni ont déjà développé des stratégies globales pour améliorer leurs conditions cadres et accroître ainsi leur attrait pour les entreprises pharmaceutiques.

Dès 2018, le Conseil fédéral avait décidé de prolonger jusqu’en 2025 le plan directeur afin de renforcer le site biotechnologique. Par les thèmes «Recherche clinique», «Médicaments de thérapie innovante» et «Digitalisation», le plan directeur aborde, certes, trois points importants pour une place d’innovation compétitive, mais l’occasion de développer une stratégie globale a été manquée. Le plan directeur ne présente que des étapes partielles dispersées. Les mesures ne sont pas assez ambitieuses, pas assez concrètes et une stratégie claire et uniforme ne se dégage pas.

René Buholzer, directeur d’Interpharma, déclare à ce sujet:

«Aujourd’hui, la Suisse est l’une des principales places de recherche et d’innovation au monde. Mais la concurrence internationale entre les sites s’est encore accentuée avec la pandémie de COVID-19 et la Suisse risque de se faire distancer par d’autres places scientifiques et économiques de pointe. C’est pourquoi Interpharma demande une stratégie globale visant à renforcer la place de recherche et d’innovation suisse pour le bien de la population de notre pays.»

Les mesures proposées ne suffisent pas

Le domaine «Recherche clinique» couvre de nombreux sujets importants, mais l’énoncé des mesures présentées reste très vague et, vu l’évolution internationale, elles ne sont pas assez ambitieuses. Le recul des essais cliniques en Suisse ces dernières années montre qu’il est urgent d’agir. Pour renforcer la place de recherche suisse, nous avons absolument besoin d’une procédure accélérée d’autorisation des essais cliniques pour les produits répondant à un besoin médical urgent.

Dans le domaine «Médicaments de thérapie innovante», les mesures ne sont pas à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un plan directeur. Elles visent uniquement à réduire les coûts et ne renforcent aucunement la place de recherche biotechnologique. Au lieu de se fixer sur les coûts, les mesures devraient plutôt se concentrer sur les patient-e-s et leur accès aux nouveaux traitements et médicaments innovants. À ce sujet, Interpharma a déjà présenté en mai une solution, le remboursement de l’accès accéléré à l’innovation.

Le plan directeur aborde un thème capital, la «Digitalisation». Dans l’avenir, la recherche se fera là où la numérisation permet l’emploi de nouvelles technologies. Or, la Suisse est déjà distancée par la concurrence internationale. En dépit de cette extrême urgence, le Conseil fédéral n’a pas encore été en mesure de proposer une stratégie complète pour la mise en place d’un écosystème de données de santé, ceci bien qu’on trouve de bons éléments dans le rapport en réponse au postulat 15.4225 «Mieux utiliser les données médicales pour assurer l’efficience et la qualité des soins», ainsi que dans la décision de principe du Conseil fédéral sur le DEP. Par sa feuille de route «Écosystème numérique de données de santé», Interpharma a montré ce dont nous avons besoin pour un débat constructif et basé sur les faits au sujet de la transformation numérique du système de santé. En fait partie un cadre juridique uniforme que l’on pourrait mettre en place par le biais d’une loi sur les données de santé compatible à l’échelon international.

La stratégie pharmaceutique 2030 propose des réponses

Par son document stratégique «La place pharmaceutique suisse en 2030», Interpharma a montré à maintes reprises dans quels domaines il est urgent d’améliorer les conditions cadres pour que la Suisse puisse rester l’une des principales places pharmaceutiques mondiales. Le Conseil fédéral aurait encore l’occasion cette année, dans le cadre de la mise en œuvre du postulat Schmid 20.3752, de présenter d’autres réponses et mesures pour préserver et renforcer la Suisse en tant que pôle pour la recherche et les entreprises dans le domaine pharmaceutique et biotechnologique.