En Suisse, l’accès des patient-e-s à des médicaments parfois vitaux se dégrade de plus en plus. L’étude de l’EFPIA «Patients W.A.I.T. Indicator» souligne que la Suisse perd du terrain en matière de disponibilité des médicaments innovants. Du point de vue de l’industrie pharmaceutique pratiquant la recherche, le besoin d’agir est patent: il faut d’urgence accélérer et moderniser l’accès des patient-e-s aux médicaments. Le Parlement dispose de propositions en ce sens.
Chaque année, l’EFPIA compare la disponibilité des médicaments dans les différents pays d’Europe et publie les résultats dans le «Patients WAIT Indicator». Celui-ci relève entre autres le «Full Rate of Availability», c’est-à-dire la prise en charge générale standard. En Suisse, un médicament autorisé n’est disponible pour les patient-e-s qu’une fois que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en a fixé le prix et a admis le médicament dans ce que l’on appelle la liste des spécialités (LS).
Un coup d’œil à la disponibilité des médicaments en Suisse comparée à l’étranger montre que seuls 48% des médicaments autorisés par l’EMA figurent en Suisse dans la LS. En comparaison internationale, la Suisse descend ainsi en 6e position. Par rapport à la seule année précédente, cela représente une dégradation de 6 points.
En outre, une bonne moitié seulement (54%) des médicaments pris en charge en Allemagne figurent aussi en Suisse dans la LS et sont donc disponibles à égalité pour tous/toutes les patient-e-s. Par rapport à l’année précédente, cela représente une dégradation de 8 points, une tendance négative qui se manifeste déjà depuis des années.
Les données relevées chaque année par Interpharma confirment que la Suisse a un problème d’accès des patient-e-s: elles montrent que l’attente entre l’autorisation de mise sur le marché (AMM) et l’admission dans la LS a nettement augmenté depuis 2016 et atteint aujourd’hui un record de plus de 300 jours.
L’étude WAIT souligne la nécessité de moderniser profondément le processus obsolète de formation des prix et de prise en charge des médicaments actuellement en vigueur. En effet, il ne correspond plus depuis des années au progrès médical. Interpharma a esquissé des solutions qui sont à présent débattues dans le cadre des délibérations sur le 2e volet de mesures visant à freiner la hausse des coûts: c’est ainsi que le remboursement de l’accès à l’innovation doit améliorer le processus en rendant les médicaments disponibles pour les patient-e-s dès le jour d’octroi de l’AMM avec prise en charge d’un prix provisoire.
Interpharma attend de l’OFSP, des associations de caisses-maladie et du Parlement qu’ils s’attaquent à présent sérieusement conjointement aux problèmes sérieux d’accès des patient-e-s aux médicaments.
René Buholzer, directeur d’Interpharma, souligne:
«L’étude WAIT confirme une fois de plus que l’accès des patient-e-s aux médicaments innovants se dégrade en Suisse. Il est inacceptable qu’un système de santé comme le nôtre ne puisse pas concourir avec des pays comme l’Allemagne en matière de mise à disposition des médicaments. Pour que notre prise en charge sanitaire garde sa haute qualité, il faut que les cercles politiques modernisent à présent rapidement les processus obsolètes. Faute de quoi de plus en plus de patientes et patients en feront les frais.»
Interpharma, fondée en 1933 et dont le siège se situe à Bâle, est l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.
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