Série de blogs sur le Moniteur de la santé 2024 d’Interpharma, partie 1: «Röstigraben» de plus en plus marqué sur les questions de santé

À propos du Moniteur de la santé d’Interpharma: pour le Moniteur de la santé, on pose à des citoyen-ne-s suisses des questions liées au système de santé suisse. Interpharma mandate gfs.bern pour cette étude annuelle depuis 1997. Dans une série de blogs en plusieurs parties, nous abordons et éclairons les thèmes clés de l’étude de cette année.

À l’échelle de la Suisse, les citoyen-ne-s reconnaissent et apprécient la haute qualité du système de santé. Mais une prise en charge sanitaire de premier ordre est liée à des coûts qui représentent une lourde charge pour une partie des habitant-e-s de notre pays. Cependant, les répondant-e-s attachent plus d’importance à la qualité du système de santé qu’à ses coûts. Des mesures visant à les faire baisser, par exemple une réduction du catalogue des prestations, ne sont pas majoritaires. Le tableau est différent en Suisse romande: la pression des coûts y est plus lourde et on y est plus disposé au compromis sur des mesures visant à réduire les coûts de santé.  

Le Moniteur de la santé 2024 d’Interpharma montre que le «Röstigraben» se creuse dans différents domaines pour ce qui est des questions relatives à la santé. Ainsi par exemple au niveau de l’évaluation de la qualité du système de santé: à l’échelle de la Suisse, environ trois quarts des personnes interrogées évaluent la qualité du système de santé suisse comme «bonne» ou «très bonne» (73%), 24% comme «plutôt bonne». Les avis négatifs continuent à être quasiment inexistants (3%). Ce sont 25% des personnes interrogées qui répondent «très bonne», soit de même qu’en 2022 le taux le plus élevé depuis le début des enquêtes. Les répondant-e-s sont donc extrêmement satisfait-e-s de la qualité du système de santé.

Mais des différences nettes apparaissent entre les régions linguistiques: tandis qu’une claire majorité des habitant-e-s de Suisse alémanique et italophone jugent la qualité du système de santé comme «bonne» à «très bonne» (DCH: 83%, ICH: 76%), les romand-e-s en sont proportionnellement moins satisfait-e-s (46% bonne/très bonne).

Le «Röstigraben» est clair également au sujet des coûts. Des normes de qualité élevées vont de pair avec des coûts élevés. Rapportés au PIB, les coûts de santé de la Suisse ne sont cependant aucunement les plus élevés comparés à ceux d’autres pays: les dépenses du système de santé sont plus élevées aux États-Unis, en Allemagne, en France, au Japon, en Autriche et en Grande-Bretagne que chez nous. [1]Néanmoins, les coûts sont problématiques pour une partie de la population suisse. À long terme, la charge des coûts ressentie en Suisse alémanique et italophone est inférieure à la moyenne. En dépit de la charge financière et du scepticisme à l’égard de l’évolution future des coûts du système de santé, à l’échelle de la Suisse, la population ne souhaite pas renoncer au niveau de prestations existant. La disposition à accepter des mesures nécessaires pour faire baisser les coûts a de plus en plus reculé ces dernières années. On ne voit actuellement pas d’approches de solutions majoritaires. C’est ainsi que trois quarts des personnes interrogées rejettent catégoriquement une éventuelle réduction du catalogue des prestations.

Le tableau est différent si l’on observe la seule Suisse romande: depuis 2021, la charge financière ressentie y est en augmentation comparée au reste de la Suisse. On y constate également plus d’optimisme au sujet de l’évolution future des coûts ainsi qu’une plus grande disposition au compromis sur des mesures visant à faire baisser les coûts du système de santé. C’est ainsi que deux tiers des personnes interrogées pourraient accepter une diminution des prestations de l’assurance de base si cela faisait baisser les coûts.

[1] OECD (2024), Health spending (indicator): https://data.oecd.org/healthres/health-spending.

Cet article fait partie d’une série de blogs en plusieurs parties sur le système de santé suisse. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans le Moniteur de la santé d’Interpharma pour lequel Interpharma mandate gfs.bern chaque année.

vers la partie 2 de la série de blogs

vers la partie 3 de la série de blogs