Série de blogs sur le Moniteur de la santé 2025 d’Interpharma, partie 2: Bonne qualité mais potentiel d’amélioration
La population suisse est satisfaite de la qualité du système de santé, mais il y a nettement des obstacles à l’accès aux nouveaux médicaments. Découvrez dans la deuxième partie de notre série de blogs sur le Moniteur de la santé 2025 pourquoi les patient-e-s doivent attendre de plus en plus longtemps les traitements innovants et quelle est la position de la Suisse en comparaison internationale.
La population continue de trouver que la Suisse dispose d’un excellent système de santé: 73% des personnes interrogées évaluent sa qualité comme bonne ou très bonne. Mais cette évaluation varie entre les différentes régions linguistiques: tandis qu’en Suisse alémanique (27%) et italophone (25%), environ un quart estiment que la qualité du système de santé est très bonne, 16% seulement sont de cet avis en Suisse romande. Au total, on y est majoritairement satisfait de la qualité du système de santé, mais moins résolument que dans les autres régions linguistiques.
La population suisse a aussi depuis des années une opinion très positive stable de l’accès aux traitements. On le doit en partie à une autorité d’homologation des médicaments forte et indépendante, ce qui est dans l’intérêt de la place pharmaceutiques suisse et de la sécurité des patient-e-s. Grâce à de nouvelles procédures attrayantes, on peut observer en comparaison internationale avec d’autres autorités une amélioration substantielle de la durée de la procédure d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en Suisse entre 2019 et 2021, comparable à présent avec celle de l’autorité européenne d’homologation EMA (European Medicines Agency).
La Suisse prend du retard
Mais il faut aussi observer les dessous de l’accès des patient-e-s: l’octroi de l’AMM par l’autorité d’homologation ne signifie pas que les patient-e-s aient tout de suite accès à égalité au médicament, il faut d’abord que la prise en charge par l’assurance de base (AOS) soit fixée. Et comme ce processus prend de plus en plus de temps, les patient-e-s attendent de plus en plus longtemps la prise en charge par les caisses-maladie d’un médicament nouvellement autorisé et donc sa disponibilité générale. C’est l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui décide de l’admission dans la liste des spécialités et donc de la disponibilité générale du médicament. En 2024, l’attente entre l’AMM et l’admission dans la LS a été de 189 jours, alors que la législation prévoit un délai maximal de 60 jours. La tendance à long terme est clairement à la hausse et l’OFSP n’a respecté le délai légal de 60 jours que dans 6% des cas. Ce sont les patient-e-s qui en souffrent, car nombre d’entre eux et elles ne peuvent pas attendre si longtemps.
René Buholzer, directeur d’Interpharma, déclare à ce sujet:
«Notre vision est un système de santé de haute qualité, qui mette les patientes et patients au centre des considérations. L’industrie pharmaceutique pratiquant la recherche veut et peut être jugée à l’aune du bénéfice que ses innovations leur apportent. Mais pour que ce bénéfice puisse se déployer, il faut d’urgence assurer la disponibilité des médicaments innovants dès qu’ils obtiennent l’autorisation de mise sur le marché. Il n’y a pas eu assez de progrès en ce sens par le passé, c’est pourquoi Interpharma continue de s’investir sans relâche pour améliorer cette situation».
Le Moniteur de la santé d’Interpharma est une enquête représentative réalisée chaque année par gfs.bern sur mandat d’Interpharma. Entre le 3 mars et le 25 mars 2025, 1200 personnes disposant du droit de vote ont été interrogées dans toute la Suisse.