Comparée au reste du pays, la Suisse romande manifeste des opinions nuancées sur les questions de santé. Tandis qu’à l’échelle de la Suisse, on attache plus d’importance aux prestations du système de santé qu’à leurs coûts, les francophones ressentent les coûts comme plus lourds et sont aussi plus disposé-e-s à accepter des réformes. Cependant, la population suisse a conscience du fait qu’un système de santé de haute qualité implique de fortes dépenses de recherche et développement qu’il faut financer. C’est ce que montre le Moniteur de la santé d’Interpharma publié aujourd’hui par gfs.bern. Une modernisation du système de formation des prix des médicaments innovants et un renforcement de la transformation numérique du système de santé peuvent aider à favoriser l’équilibre coûts/bénéfices pour assurer la pérennité du système de santé.
Globalement, la population suisse a conscience de la haute qualité du système de santé de notre pays. L’industrie pharmaceutique y contribue et est considérée comme importante pour la place économique suisse et pour la recherche dans notre pays. Cependant, la haute qualité du système de santé est liée à des coûts qui représentent une lourde charge pour une partie de la population. Malgré tout, il n’y a pas de consensus majoritaire pour des réformes profondes. En effet, pour la majorité des personnes en âge de voter, une grande quantité de prestations est plus importante qu’une baisse des coûts de santé, de sorte qu’une réduction de l’offre actuelle de prestations n’est pas envisageable.
Pour la plupart des dimensions, les évaluations du système de santé sont presque identiques entre les régions alémaniques et italophones. En revanche, la Suisse romande affiche d’autres opinions: tandis qu’à l’échelle de la Suisse, 73% de la population évaluent la qualité du système de santé comme bonne ou très bonne, ce n’est le cas que d’environ une personne sur deux dans les régions francophones. En outre, les coûts de santé sont ressentis comme un problème plus lourd en Suisse romande que dans le reste du pays et des restrictions des prestations dans le but de réduire les coûts y réunissent une majorité d’opinions positives. C’est ainsi qu’en fonction de l’ampleur de la baisse des coûts, trois quarts des habitant-e-s de Suisse romande seraient disposé-e-s à renoncer au libre choix du médecin ou de l’hôpital, tandis que ces mesures ne sont pas majoritaires à l’échelle du pays. Outre la plus grande disposition aux réformes, on y observe également plus d’optimisme au sujet de l’évolution future des coûts du système de santé. Il incombe à présent aux cercles politiques de présenter des solutions constructives au-delà des frontières linguistiques.
Michèle Sierro, responsable Suisse romande d’Interpharma, souligne:
«Visiblement, les citoyennes et citoyens de Suisse romande ressentent plus fortement le poids des coûts de santé et semblent donc aussi particulièrement sensibles à leur évolution. De ce fait, on est plus favorable aux réformes dans ces régions: on a à la fois la disposition et la volonté d’aborder les problèmes et de les résoudre. Cela renferme des chances à long terme de trouver des solutions acceptées par l’ensemble de la population».
Pour pouvoir assurer une prise en charge sanitaire pérenne, il faut mettre les patient-e-s et les prestations au centre des considérations et veiller à l’équilibre coûts/bénéfices. Interpharma a déjà esquissé des approches en ce sens: accès aux médicaments innovants dès le jour d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché, modernisation du système de formation des prix des médicaments et encouragement de la transformation numérique du système de santé. Tous ces éléments offrent des chances de préparer le système de santé à l’avenir. La population voit la responsabilité au niveau de la politique: celle-ci doit assurer des conditions cadres adéquates pour équilibrer les coûts et les bénéfices qui en découlent.
René Buholzer, directeur d’Interpharma, déclare à ce sujet:
«Notre vision est un système de santé de haute qualité, qui mette les patientes et patients au centre des considérations, ceci indépendamment des frontières linguistiques. L’industrie pharmaceutique pratiquant la recherche veut et peut être jugée à l’aune du bénéfice que ses innovations apportent aux patientes et patients. Mais pour que ce bénéfice puisse se déployer, il faut d’urgence assurer la disponibilité des médicaments innovants dès qu’ils obtiennent l’autorisation de mise sur le marché. Il n’y a pas eu assez de progrès en ce sens par le passé, c’est pourquoi Interpharma continue de s’investir sans relâche pour améliorer cette situation».
Le Moniteur de la santé d’Interpharma est une enquête représentative réalisée chaque année depuis 1996 par gfs.bern sur mandat d’Interpharma. Entre le 19 février et le 17 mars 2024, 1200 personnes disposant du droit de vote ont été interrogées dans toute la Suisse.
Interpharma, fondée en 1933 et dont le siège se situe à Bâle, est l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.
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