On entend par Managed Care la prise en charge des patient-e-s au sein de réseaux intégrés. Cela signifie essentiellement que les différentes étapes du traitement, souvent réalisées par différents prestataires (médecins généralistes, physiothérapeutes, médecins spécialistes, etc.), sont concertées et coordonnées par un même centre.
Les cabinets médicaux intégrés et les centres de soins peuvent proposer l’ensemble des compétences médicales requises pour le traitement d’une pathologie particulière. Mais les soins intégrés ne sont pas seulement synonymes de regroupement sous forme de réseaux de médecins, ils impliquent aussi autonomie et coresponsabilité budgétaire. Les soins intégrés doivent en outre être fournis par des prestataires ralliés à un réseau de soins qui règle également la coopération avec des tiers.
En Suisse comme ailleurs, on estime que le travail d’équipe et la mise en réseau des médecins sont des modèles d’avenir. Par rapport aux modèles d’assurance classique, un tel modèle offre aux assuré-e-s des primes plus avantageuses. En juin 2012, 76% des électeurs, soit une nette majorité, ont rejeté la révision partielle de la LAMal Managed Care. Malgré cet échec, les modèles de soins intégrés sont en plein essor.
En janvier 2015, l’Office fédéral de la santé publique a lancé le projet « Soins coordonnés ». Il a pour but d’améliorer la coordination des traitements et des soins des personnes atteintes de maladies chroniques ou d’affections multiples. Ce projet global a donné lieu à divers mandats et publications de rapports.
Amélioration de la qualité et de l’efficience
Les modèles de soins intégrés peuvent contribuer à améliorer la qualité et le caractère économique de la prise en charge médicale. C’est aussi dans le contexte de la hausse des coûts du système de santé qu’ils ont pris de l’importance en Suisse. Une prise en charge insuffisante met non seulement en danger la santé de la population, mais entraîne aussi d’innombrables complications et décès évitables. Les modèles de soins intégrés sont orientés vers l’amélioration de la qualité et du caractère économique. Ils ont en point de mire le résultat d’ensemble du traitement et du suivi du patient. Les modèles de soins intégrés sont particulièrement importants pour les maladies chroniques. Pour être judicieux, ils présentent les caractéristiques suivantes:
- Orientation vers les besoins du patient: l’organisation de la prise en charge doit être axée sur les besoins des patient-e-s.
- Orientation vers la qualité: les soins intégrés se fixent pour but d’améliorer la qualité des soins.
- Focalisation sur les malades chroniques: les maladies chroniques ne représentent qu’une petite part des cas qui relèvent de l’assurance, mais ils entraînent des coûts supérieurs à la moyenne.
- Liberté de choix: au sein de l’assurance de base, les assurés et les prestataires doivent pouvoir choisir entre les deux modèles: soins intégrés ou prise en charge classique.
- Incitations: les prestataires doivent pouvoir bénéficier financièrement de bons résultats en matière de soins.
- Prestations de santé d’un seul tenant: pour les patient-e-s qui choisissent un modèle de soins intégrés, ce réseau est leur interlocuteur.
- Autonomie et coresponsabilité budgétaire: les soins intégrés sont fournis par des prestataires réunis en réseau de prise en charge. Ce réseau règle la coopération avec les tiers (les modèles de soins intégrés ne sont pas forcément des réseaux de médecins).
- Compensation des risques: elle doit être organisée de telle manière que les personnes atteintes de maladies chroniques soient intéressantes pour les assureurs.