Les contrefaçons de médicaments représentent un sérieux danger pour la santé. Dans le cas des contrefaçons de médicaments, il en va non seulement de la sécurité, mais aussi dans le pire des cas, de la vie des patients. Dans le cas des contrefaçons de produits de luxe tels que montres, sacs à main ou vêtements, les entreprises sont victimes d’un préjudice économique et les consommateurs d’une déception car ils payent au prix fort ce qui n’est qu’une imitation. De plus, les contrefaçons portent atteinte dans tous les cas au droit à la propriété intellectuelle: droit des brevets, protection des marques, droit d’auteur, protection des données par exemple.
La contrefaçon ne concerne pas seulement les produits de confort
Les contrefaçons ne concernent plus seulement les produits de confort (p. ex. compléments alimentaires pour la musculation ou produits amaigrissants), mais aussi des médicaments anticancéreux, des médicaments destinés à soigner des maladies cardio-vasculaires, des antibiotiques, des analgésiques, des contraceptifs et autres médicaments délivrés sur ordonnance.
Les contrefaçons peuvent contenir la bonne substance active, mais en quantité trop élevée ou insuffisante ou sous une forme contenant des impuretés. Elles peuvent aussi être dangereuses si elles ne contiennent aucune trace de la substance active escomptée, ou si elles renferment une autre substance active, voire toxique. Bien souvent, les contrefaçons de médicaments contiennent par exemple de la poudre de briques ou de la farine, plus rarement d’autres substances actives ou des poisons tels qu’insecticides ou mort-aux-rats. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 10% des médicaments de par le monde sont des contrefaçons, et ce taux est plus élevé dans les pays en développement.
Les chaînes de distribution éprouvées sont garantes de sécurité
Dans les pays industrialisés, la vente de médicaments sur Internet est la principale porte d’entrée des contrefaçons de médicaments. D’après l’OMS, plus de 50% des médicaments achetés illégalement sur Internet seraient des contrefaçons.
La procédure rigoureuse d’autorisation de mise sur le marché pour les médicaments, la procédure d’autorisation de fabrication et de commercialisation ainsi que les chaînes de distribution éprouvées sont à même d’assurer au mieux la sécurité des médicaments en Suisse. Tous les efforts mis en œuvre ont pour but que les patient-e-s reçoivent le médicament qui leur a été prescrit en temps utile, dans une qualité irréprochable et accompagné d’une notice d’information correcte. Les médicaments obtenus de sources officielles (pharmacie, droguerie, hôpital, cabinet médical) ne présentent en Suisse aucun danger d’être des contrefaçons.
Lutte contre les contrefaçons de médicaments
Les entreprises pharmaceutiques collaborent étroitement entre elles ainsi qu’avec les autorités douanières et d’autorisation de mise sur le marché. Les fabricants munissent les emballages de signes de sécurité visibles et dissimulés, qui rendent la contrefaçon plus difficile. Il s’agit par exemple d’hologrammes, d’encre qui change de couleur ou de surfaces irisées. De plus, les entreprises pharmaceutiques utilisent aussi depuis 2019 des techniques de traçabilité telles que numéros de série, en combinaison avec le code bidimensionnel Datamatrix. Il fournit la base à une traçabilité sans faille des médicaments et un contrôle d’authenticité de chaque emballage individuel. À cet effet, chaque médicament est pourvu d’un numéro de série spécifique à l’emballage, enregistré dans une banque de données sécurisée. Concrètement, chaque boîte de médicament porte un code d’identification que le pharmacien vérifie avant de remettre le médicament au patient. Si un emballage au numéro inconnu est scanné en pharmacie, ou si le numéro a déjà été scanné avant remise au patient, le système donne l’alarme.
Des mesures de sécurité complémentaires ont été introduite à l’échelle de l’UE afin d’améliorer encore la sécurité des chaînes légales de livraison. C’est ainsi que depuis 2019, les emballages de médicaments soumis à ordonnance doivent être munis d’une sécurité de première ouverture (par exemple un sceau).
Les entreprises membres d’Interpharma s’engagent à imprimer également en Suisse sur les emballages de médicaments des repères correspondant aux normes européennes de sécurité et permettant l’identification du produit au point de remise.
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