Les énormes progrès de la numérisation ont ouvert l’accès à des données médicales qui, contrairement aux essais cliniques classiques, sont générées dans la vie quotidienne des patient-e-s, ce que l’on appelle Real World Data (RWD, «données en vie réelle»).
L’utilisation des RWD couvre un large éventail de thèmes, de l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité des traitements à des diagnostics complexes et des découvertes de modèles et symptômes dans des groupes de patient-e-s spécifiques, en passant par la pesée des risques et des bénéfices pour certaines maladies.
Les RWD permettent aussi de simplifier le recrutement et la participation de patient-e-s à des essais cliniques. Les hôpitaux peuvent sélectionner mieux et plus rapidement des participant-e-s adéquat-e-s en se basant sur l’ensemble de leurs données. Les applis pour smartphone et les objets connectés personnels (wearables) soutiennent le patient dans la saisie et la transmission des données de santé indépendamment de l’endroit où il se trouve, ce qui réduit le nombre de rendez-vous à l’hôpital.
Créer des conditions cadres équitables
Pour pouvoir être exploitées pour la recherche, les données de vie réelle doivent toutefois être de très haute qualité et être soigneusement collectées et évaluées dans des conditions bien définies. Il faut pour cela créer des conditions cadres aptes à garantir une juste compensation pour l’énorme travail nécessaire à la production, au formatage et au contrôle qualité de telles données ainsi qu’aux innovations qu’elles peuvent rendre possibles. Les données servant la promotion de la santé doivent être largement accessibles. À cet égard, il est toutefois indispensable de s’assurer que les réglementations applicables en matière de protection des données sont bien respectées. Le travail nécessaire à la production, au formatage et au contrôle qualité des données doit être rémunéré, sachant qu’il faut faire prendre conscience des différents types de RWD: il existe d’une part des RWD relevées en quelque sorte de manière fortuite, dans des conditions non contrôlées, et d’autre part des RWD qui doivent répondre à des critères de qualité extrêmement élevés. Les RWD qui ont été spécifiquement collectées à des fins d’autorisation clinique devraient être soumises aux mêmes normes de protection que celles applicables aux données cliniques classiques.