L’OFS a perfectionné en 2022 les sources et méthodes de sa statistique «Coûts et financement du système de santé». Cela a donné lieu à des modifications rétroactives des chiffres publiés ces dernières années. L’analyse montre que la part des médicaments dans les coûts de santé est en deçà des estimations précédentes. De même, leur part dans les coûts de l’AOS est nettement moins élevée.
Il existe en Suisse de nombreuses sources de données sur le système de santé, en particulier pour déterminer les coûts de santé, les coûts de l’Assurance obligatoire des soins (AOS) et les coûts des médicaments. L’Office fédéral de la statistique (OFS) est le centre de compétence national pour les statistiques publiques de la Suisse. À sa rubrique «Coûts et financement du système de santé», il fournit depuis des années une image précise de l’évolution des coûts dans le système de santé suisse. Interpharma s’appuie depuis des années sur les données de l’OFS en tant que source indépendante.
Du point de vue de la méthode, cette statistique est une synthèse de plusieurs sources de données et s’appuie sur la méthodologie internationale des comptes de santé SHA[1]. L’OFS a perfectionné en 2022 les sources et méthodes de sa rubrique «Coûts et financement du système de santé». Au 25 avril 2023, cela a donné lieu à des modifications rétroactives des chiffres publiés ces dernières années. Cela veut dire qu’entre autres, les séries de données des médicaments ont été corrigées rétroactivement pour la période maximale de 2010 à 2021.
Lors de la révision de la statistique, l’OFS a procédé à de nombreuses améliorations, tant pour ce qui est des sources utilisées que de la méthode. La prudence s’impose donc face à une comparaison de données anciennement publiées avec les chiffres actuels. Malgré tout, nous voulons présenter ci-après les principaux effets en matière de coûts des médicaments en Suisse.
La part des médicaments dans les coûts de santé globaux est stable
L’amélioration des sources et des méthodes effectuée par l’OFS a eu pour effet que la part des médicaments dans les coûts de santé est à présent d’environ 1 point inférieure à ce qu’elle était avant la révision des données. En d’autres termes, les médicaments représentent un bloc de coûts du système de santé moins important qu’on ne le croyait. Après la révision des données, la part des médicaments dans les coûts de santé reste stable depuis plus de 10 ans, à un peu moins de 11%. Tandis que les coûts de santé ont augmenté en moyenne de +3.1% par an entre 2010 et 2021, la hausse des médicaments n’a été que de +2.8%, donc inférieure à la moyenne.
Part des médicaments dans les coûts de l’AOS nettement inférieure aux estimations précédentes
La rectification de la part des médicaments dans les coûts de l’AOS en raison des nouvelles sources et méthodes est nettement plus marquée que pour les coûts de santé. La révision des sources et des méthodes permet à présent une image encore plus précise des coûts de l’AOS et montre que les médicaments représentent un bloc de coûts inférieur aux estimations précédentes: leur part y a même diminué d’environ quatre à cinq points par rapport à ce qu’elle était avant la révision des données.
Une autre nouveauté est que la part des médicaments dans les coûts de l’AOS enregistre une croissance modérée. Ceci a deux raisons principales: la mise en œuvre du principe «l’ambulatoire avant le stationnaire» joue un rôle. Les coûts des traitements médicaux stationnaires sont actuellement pour 55% à la charge des cantons et pour 45% à la charge de l’AOS, tandis que les coûts ambulatoires sont entièrement à la charge de l’AOS. En raison de cette différence de financement, le fait de passer du stationnaire à l’ambulatoire charge au final l’AOS plus lourdement qu’avant. En outre, comme le montrent des analyses d’IQVIA, on observe chez les patient-e-s des besoins accrus. Derrière tout médicament prescrit se cache le destin d’un patient. Mais cela ne veut pas forcément dire que la hausse des coûts de traitement par des médicaments soient une charge pour le système de santé dans son ensemble. En effet, les coûts d’une maladie pour la société ont différents aspects qu’il faut observer de manière nuancée. Une étude de la Columbia University (Lichtenberg 2022) montre que les nouveaux médicaments innovants peuvent avoir un impact sur les coûts directs (coûts de traitement), indirects (pertes de ressources) et intangibles (réduction de la qualité de vie). La somme de ces trois types de coûts représente les coûts globaux d’une maladie pour la société. L’étude montre pour la Suisse que les médicaments innovants réduisent la mortalité, abrègent les séjours hospitaliers et entraînent des économies considérables dans le système de santé. Par ailleurs, l’industrie pharmaceutique apporte une contribution notable à la maîtrise des coûts dans le système de santé suisse: elle est le seul acteur du système de santé qui, par les baisses de prix institutionnalisées, contribue chaque année à des économies se montant à plus d’un milliard de francs.
[1] (Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], Eurostat, Organisation mondiale de la Santé [OMS], 2011, A System of Health Accounts, publications de l’OCDE)
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