Journée internationale de la recherche clinique : 3 questions au Prof. Miklos Pless, président du SAKK - Interpharma

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20 mai 2023

Journée internationale de la recherche clinique : 3 questions au Prof. Miklos Pless, président du SAKK

Voulez-vous bien vous présenter brièvement et nous dire quelques mots sur le SAKK?

Je m’appelle Miklos Pless, je suis oncologue médical et actuellement médecin-chef au service d’oncologie médicale de l’Hôpital cantonal de Winterthur où je dirige le centre des tumeurs. En même temps, depuis un an et demi, je suis président du SAKK, le Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer.

Le SAKK est un organisme universitaire indépendant à but non lucratif, constitué en association depuis 1965. Le réseau du SAKK se compose de 20 membres, tous les hôpitaux universitaires et grands hôpitaux cantonaux en font partie, de sorte qu’il couvre environ 80% des patient-e-s atteints d’un cancer en Suisse. Il s’agit du réseau de recherche leader pour la recherche clinique sur le cancer en Suisse et du principal point d’entrée national pour la recherche clinique sur le cancer avec des partenaires de la branche pharmaceutique ainsi qu’avec des groupes de recherche étrangers. L’objectif du SAKK est, par le biais de travaux de recherche ultramodernes, fondés sur les preuves, d’améliorer le pronostic de toutes les personnes atteintes d’un cancer en Suisse. Le centre de compétences du SAKK à Berne soutient activement les chercheuses et chercheurs pour les aider à développer et réaliser des études multicentriques, interdisciplinaires et interprofessionnelles. Par ailleurs, le SAKK a mis en place un «Conseil des patients», de manière à prendre en compte activement les besoins des patient-e-s dans tous les aspects de ses activités de recherche. Et par la Young Oncology Academy, il apporte une contribution importante à l’encouragement de la relève scientifique pour la recherche clinique sur le cancer. Pour ce qui est de ses activités de recherche, le SAKK peut se prévaloir d’excellents mérites scientifiques puisque 90% des études commencées sont entièrement publiées dans une revue scientifique soumise à une évaluation par les pairs (peer review).

Ces dernières années, le nombre d’essais cliniques réalisés en Suisse stagne. Quelles en sont les raisons? De quoi la Suisse aurait-elle besoin pour attirer plus d’essais cliniques?

Cette stagnation du nombre d’études en Suisse a plusieurs causes. D’une part, les conditions et exigences posées aux essais cliniques sont de plus en plus complexes et onéreuses. Cela rend leur financement très difficile dans un pays déjà cher. D’autre part, dans un système de santé fédéraliste, il est particulièrement difficile, dans un délai raisonnable, d’identifier suffisamment de patient-e-s et de les convaincre de participer à un essai clinique. Il faut pour cela de nouveaux modèles innovants.

Par contre, on peut dire que ces dernières années, le nombre d’études réalisées au sein du SAKK n’a pas diminué, mais au contraire régulièrement augmenté, ce qui montre que l’on peut relever ce défi. Il faut pour cela une coopération nationale pour pouvoir se mesurer à la concurrence internationale. Le principe devrait être que l’étude vienne au patient et non que le patient doive se rendre à l’étude. Cela veut dire qu’un facteur de succès décisif est une offre d’études décentralisées. Swissmedic a déjà fait beaucoup en ce sens et nous allons nous efforcer de répandre ce type d’essais cliniques en Suisse.

Comparée à d’autres places de recherche, la Suisse est à la traîne pour ce qui est de la transformation numérique. Cela influence-t-il également la recherche clinique? Quels seraient les avantages d’une plus grande utilisation des technologies numériques au sein de l’activité recherche et développement?

Pour les essais décentralisés, mais aussi pour les grandes études basées sur des registres, il faut renforcer l’informatisation, par exemple pour que les patient-e-s puissent lire, étudier et signer à domicile la déclaration de consentement éclairé. On pourrait aussi imaginer d’ouvrir à court terme le centre d’étude si on identifie dans une certaine région un patient atteint d’une maladie rare qui souhaite participer à l’essai clinique. En résumé, je pense que la Suisse, aussi petite soit-elle, dispose d’une excellente prise en charge sanitaire, capable de fournir des données cliniques de grande qualité. Comme le montre le succès du modèle du SAKK, on pourrait améliorer la quantité en renforçant la coopération entre les personnes intéressées par la recherche clinique. On pourrait aussi proposer un point d’entrée unique pour les prestataires d’essais cliniques. Cela permettrait de mieux utiliser, et plus efficacement, de nombreuses tâches administratives comme la soumission aux commissions d’éthique, la rédaction de formulaires de consentement éclairé, mais aussi le monitorage. 

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Interpharma, fondée en 1933 et dont le siège se situe à Bâle, est l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.

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